L'acte atroce d'une mère (01/03/2007)
Une dépression serait-elle la cause du drame où cinq enfants ont été égorgés ?
NIVELLES "Appeler la police" . Écrite en lettres rouges sur la porte de la maison familiale, cette phrase a dû interpeller hier en début d'après-midi plus d'un passant à hauteur du n° 42 de l'avenue Général Jacques, non loin de la collégiale de Nivelles.
Les secouristes et la police de Nivelles venues sur les lieux sont en tout cas tombés face à un drame inexplicable. Les corps de Yasmine, 15 ans, Nora, 12 ans, Myriam, 10 ans, Minan 8 ansn et le petit dernier Mehdi, 4 ans en août, seul garçon de la famille, gisaient sans vie sur leur lit, tandis que leur mère, Geneviève Lhermitte, 40 ans depuis le mois de novembre, était ensanglantée, dans un état grave. Elle a été transportée à l'hôpital de Jolimont. Hier soir, elle était considérée comme hors de danger.
"Dans une lettre écrite à une amie et retrouvée dans sa boîte aux lettres, l'infortunée s'estimait dans une situation inextricable et s'accuse d'avoir commis le geste irréparable , nous explique le premier substitut du procureur du Roi de Nivelles, Bernard Goethals. Elle l'a aussi redit aux ambulanciers venus la secourir."
C'est avec un couteau que Geneviève Lhermitte, enseignante, a égorgé ses cinq enfants à leur retour d'école, avant d'essayer de se suicider en pointant le couteau vers elle. Rien n'explique pour l'instant ce geste incroyable. La Nivelloise était mariée depuis quinze ans avec Bouchaïd Moqadem, 42 ans, secrétaire médical, de nationalité belge.
Le couple vivait au rez-de-chaussée et au premier étage de la maison, achetée il y a 6 ou 7 ans, l'étage étant occupé par l'employeur du mari, le médecin Michel Schaar. Des travaux d'agrandissement venaient d'être réalisés dans cette maison bourgeoise. Et le bourgmestre de Nivelles Pierre Huart a expliqué que le couple venait encore de rentrer un permis d'urbanisme. C'est écrire qu'il avait des projets. Et le mari ne semble pas en cause puisqu'il était à l'étranger au moment des faits. Il devait rentrer dans la soirée et les forces de l'ordre se demandaient comment elles allaient lui annoncer l'effroyable nouvelle. Pour le procureur du Roi de Nivelles, Jean-Claude Elslander, venu sur les lieux, "il semble que Madame était suivie sur le plan psychologique. Pour l'instant, nous ne voyons donc que la dépression pour expliquer son geste. Mais l'enquête se poursuit". Du côté de la police, une assistante sociale et le stress team étaient prêts à aider les agents qui avaient fait la macabre découverte.
Jean-Philippe de Vogelaere et Gilbert Dupont
© La Dernière Heure 2007